- Home
- Conseils Utiles
- Épices et herbes grecques à...
Se repérer dans les marchés d'épices animés d'Athènes peut dérouter même les voyageurs aguerris. Avec plus de 200 étals rien qu'au Marché Central, nombreux sont les visiteurs qui perdent un temps précieux à distinguer les produits de qualité des attrape-touristes - 68% repartent sans achats authentiques selon une étude de 2023. La frustration va au-delà des occasions manquées : rapporter des herbes médiocres, c'est perdre l'essence même des saveurs grecques dans votre cuisine. Les commerçants proposent des variétés uniques comme les câpres de Santorin ou la dictame crétoise, mais il faut savoir les reconnaître. Sans conseils, vous risquez de surpayer des épices banales ou pire - d'acheter des produits irradiés interdits dans l'UE. Ce guide vous transmet le savoir que les Athéniennes se passent de génération en génération.

Reconnaître un origan grec authentique
L'origan des marchés athéniens varie considérablement en qualité et origine. Le vrai rigani pousse à l'état sauvage en montagne, développant une saveur intense grâce au climat aride. Choisissez des tiges fines avec de petites feuilles vert foncé - évitez les bouquets vert vif, souvent importés. Froissez une pincée entre vos doigts : l'authentique dégage aussitôt un arôme terreux et légèrement poivré. Les étals spécialisés près de la rue Evripidou offrent généralement la meilleure qualité. Pour les petits budgets, les sachets de 50g de la boutique familiale Diporto sont d'excellent rapport qualité-prix. Sachez qu'un origan grec premium coûte au moins 3€ les 100g - en dessous, il contient probablement des additifs.
Thé de montagne et autres trésors méconnus
Au-delà de l'origan, les marchés recèlent des herbes rares au profond patrimoine culinaire. Le sideritis, ou thé de montagne grec, pousse au-dessus de 1000m et offre une infusion sans caféine riche en antioxydants. Privilégiez les tiges torsadées avec fleurs jaunes, signe d'une récolte en altitude. Pour la dictame crétoise, vérifiez les feuilles duveteuses et l'odeur mentholée caractéristique. Ces herbes sont souvent mélangées à des variétés inférieures - interrogez directement les vendeurs sur leur provenance. Le marché fermier du samedi à Kallithea propose les cueillettes les plus fraîches. Au printemps, cherchez les jeunes frondes de fenouil (maratho) utilisées à Pâques - leur saveur anisée disparaît une fois séchée.
Safran et autres épices d'exception
Le safran grec de Kozani justifie son prix élevé - il faut 150 000 fleurs pour produire un kilo. Sur les marchés, les véritables filaments sont d'un rouge profond uniforme avec peu de fragments jaunes. Testez-en un dans de l'eau tiède : l'authentique colore l'eau lentement en 15 minutes. Pour les petits budgets, la mastiha de Chios, autre produit protégé, est une alternative. Ses larmes doivent se briser comme du verre et exhaler un parfum résineux. Évitez les versions moulues, souvent coupées. Les boutiques spécialisées comme Elixir (Psiri) vendent des sachets scellés avec date de récolte - crucial pour préserver la puissance. Ces épices se conservent bien, en faisant des souvenirs gourmands idéaux.
Conserver et transporter vos achats
Le voyage peut ruiner vos précieuses épices si mal conditionnées. La chaleur et la lumière altèrent les huiles essentielles - exigez des sachets anti-lumière ou sous vide. Pour les herbes fragiles comme le basilic séché, protégez-les avec des vêtements dans vos bagages. Les épices emballées sont autorisées en quantité raisonnable, mais les plantes fraîches nécessitent un certificat phytosanitaire. Pour les achats fragiles, le bureau de poste du Marché Central propose des envois internationaux économiques. À la maison, transférez vos épices dans des bocaux en verre à l'abri de la lumière. Bien conservé, l'origan grec garde ses arômes 18 mois, le safran 3 à 4 ans. Ces précautions préserveront les saveurs athéniennes bien après votre retour.